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Auteur jeunesse, pourquoi ?

Trait...

Un auteur debout

À la sortie de mon premier roman, Patchwork volant et salière à treize trous, je me réclamais déjà d’être un auteur debout, qui s’adressait à son public avec de l’humour à tous les étages ! Je n’oubliais pas non plus qu’à l’origine, j’écrivais pour donner le goût de la lecture à nos trois enfants.

Ainsi, une famille, pour ne pas dire tribu, un papa, une maman, trois gosses et leur chat allaient vivre de grandes aventures pas tout à fait ordinaires, franchement décalées et atypiques. La famille Synonym était née !

De l’auteur debout à l’auteur jeunesse

Le narrateur était Camille le grand frère, quatorze ans dans ce premier opus, ou l’histoire de trois frères qui allaient apprendre à une vieille dame à désobéir, dans un village qui s’appelait Verveine et qui accueillait des gens « d’ailleurs ».

Sans vraiment le réaliser, je m’adressais à toutes les générations, sans oublier les gens qui aimaient déjà l’idée du chat comme narrateur de ces histoires, ce qui était le cas ensuite à partir de Kaatz, la féline qui nous tire encore sa langue orange.

Réactions de mes lecteurs

Je garde d’ailleurs en mémoire cette maman qui, à l’occasion du salon du livre d’Autun, avait fait dédicacer cette pseudo « Biographie du chat » pour ses enfants et qui l’année suivante venait me prendre toute la Saga, me disant qu’elle était carrément tombée dedans ! Un peu comme ce papa qui m’avait fait dédicacer pour ses enfants Patchwork volant et qui me disait ensuite que la famille Synonym lui manquait.

Ou bien ce monsieur qui pourrait être mon grand frère, je ne le rencontre que tous les 3 ou 4 ans au salon du livre de Treignac, et qui m’achète alors toutes mes nouveautés pour les lire avant de se les faire croquer par ses enfants ! Sans omettre les témoignages de jeunes lecteurs, comme Robin qui souhaite le rôle de Camille si le film se fait, comme Zoé qui aime bien l’histoire de Martin qui communique avec les puces du chat...

Littérature, jeunesse et actualité

Et puis, la littérature jeunesse, c’est aussi d’être capable de rebondir sur l’actualité ; ainsi en 2012, notre troisième fils me disait que beaucoup d’ados voire d’adultes craignaient l’idée de la fin du monde.

J’en écrivais Quand la dernière bulle coince un peu, roman fantastique, dans lequel le jour du triple douze, 12.12.12 à douze heures douze, la famille Synonym se refugiait sous la Lune pour échapper au pire sur Terre.

Quelque temps plus tard, je rencontrais alors une maman qui me disait avoir bien aimé la tournure de ce livre, au point de le laisser traîner, ça et là chez elle, de la cuisine à la salle à manger, en passant par la salle de bains, jusqu’ à ce que tous ses enfants le lisent, ce qui était ensuite le cas.

En fait, j’ai toujours aimé le décalé de l’existence, l’étonnement là où on ne l’attend pas. Ainsi, un jour où je demandais à un jeune lecteur ce qu’il voulait faire plus tard, il me disait qu’il voulait devenir riche pour supprimer la misère autour de lui.

Cela m’inspirait alors l’idée de Lucas Synonym, l’exemple même du gosse indiscipliné qui devenait le premier Président sélénite de l’histoire, sélénite comme lunaire, avec pour programme de tout reconstruire, de nourrir les populations, de financer tout cela grâce à de drôles de fruits rouges dont les noyaux s’apparentent à du métal anciennement précieux sur Terre.

Le tout dans une approche jubilatoire, après qu’un chat n’ait réussi à changer la donne financière à l’échelle du monde. Du moins ce qu’il en reste...

Le chat

Avec La légende du chat qui perdait la tête à la fin de sa deuxième vie, je me risquais alors sur la fable, elle allait notamment alimenter la Saga d’un nouveau personnage chat sans avoir besoin de lire les précédents opus, dans la mesure où cet univers large et hautement fictif existait désormais. Et là, une dame me disait peu de temps après sa sortie, je le lui avais dédicacé à l’occasion de la dernière Foire du livre de Brive, qu’elle ne voulait pas terminer le livre parce qu’elle avait peur pour le chat narrateur, en référence au titre éponyme.

Parmi nos nombreux lecteurs, il y a en effet des visages que l’on n’oublie pas ; ainsi ce monsieur d’Aumale en Normandie qui vient chercher ma nouveauté annuelle parce que, dit-il, je lui ai redonné de gout de lire, et puis cette dame de Loudun qui veut passer un moment de lecture jubilatoire, je la cite également.

Et puis, il y aussi des lecteurs désappointés au premier abord qui tombent ensuite dans l’affaire, qui veulent m’en parler, comme cette dame qui avait beaucoup aimé Vrai-faux cauchemar sur Verveine et qui voulait absolument lire la suite, alors que ce roman n’appelle aucun prolongement, si ce n’est la présentation d’une personnage phare et récurent de la Saga.

Des lecteurs de 8 à 203 ans

Voilà en quelques phrases, notre conception de l’auteur jeunesse, voire tous publics, sans oublier le côté fédérateur, avec des parents et des enfants qui parlent de mes romans à table, sans oublier le chat qui donne son avis, et Catherine qui veille toujours à la touche féminine de l’ensemble !

Plus de dix ans après, qu'est devenue la saga Synonym ? Des lecteurs de plus en plus variés en âge, de 8 à 203 ans comme le répète souvent Martin Synonym, un langage spontané, des affaires racontées avec un zeste de fantastique et d’anticipation... Est-ce vraiment un problème si elle ne s’arrête jamais ?

Sans oublier notre envie, non dissimulée, de voir un jour ces romans transposés au grand écran...

 
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